4 ans sans sommeil. 4 ans à chercher, à comprendre. 4 ans d’amour et de résilience.
Il est 2h du matin. Un cri transperce la nuit.
Je sursaute. Mon cœur tambourine. Mon corps est épuisé, vidé, mais mes jambes connaissent le chemin par cœur. Elles se lèvent avant même que mon cerveau ne comprenne.
Dans la pénombre, j’arrive dans sa chambre. Mon fils hurle. Il ne pleure pas, il hurle, comme s’il était pris au piège d’un cauchemar dont il ne peut pas s’échapper. Je le prends dans mes bras, je le berce, je lui murmure que tout va bien. Son petit corps est tendu comme un arc.
Ça fait quatre ans que ça dure.

Quatre ans sans sommeil.
Quatre ans à voir mon enfant souffrir.
Quatre ans d’épuisement, de questions, de doutes, de solitude.
Et pourtant, en apparence, tout était parfait. Il s’endormait paisiblement, il avait son rituel, il était sécurisé, entouré. Mais toujours, toujours, il se réveillait. Pas une fois pas deux… mais plus de 8 fois par nuits…
On a tout essayé. Tout.
Tout ce que les médecins nous ont conseillé, tout ce que mon instinct me soufflait, tout ce que mes connaissances énergétiques me permettaient d’explorer. Rien ne fonctionnait.
Et pire encore, on nous a dit que c’était nous, le problème.
Que c’était moi, sa mère.
Trop stressée. Trop fusionnelle. Trop ceci, pas assez cela.
Mais moi, je savais.
Je savais que ce n’était pas ça.
Je suis médium. Je suis énergéticienne. Je sens ce que ressentent les gens.
Je scanne les corps, je lis les âmes et ce qui pèse en elles.
Et chez mon fils, je voyais.
Je voyais la douleur, la détresse, l’incompréhension.
Ce n’était pas un caprice. Ce n’était pas un mauvais rituel.
C’était autre chose.
Mais comment expliquer ça aux médecins ?
Alors, j’ai continué.
J’ai cherché.
J’ai exploré.
J’ai testé.
Je me suis remise en question encore et encore.
J’ai repoussé mes connaissances énergétiques.
J’ai affiné ma pratique.
J’ai cherché comment libérer un enfant quand ce n’est pas le moment pour lui de l’être.
Et c’est là que j’ai compris.

Tout ça avait du sens.
Ce combat, cette souffrance, cette épreuve, c’était un apprentissage.
Pour lui. Pour moi. Pour nous.
Lui, il est arrivé avec une sensibilité hors-norme, une âme de guérisseur, une connexion si intense avec l’invisible qu’il ne savait pas comment s’ancrer dans son corps.
Moi, j’ai dû apprendre à voir autrement.
Au début, je me demandais comment bien faire.
Puis, à force d’être confrontée à l’impossible, j’ai changé ma question :
Qu’est-ce qu’il a besoin d’apprendre ?
Qu’est-ce que NOUS devons apprendre ?
Et ça… je ne pouvais pas le contrôler.
Parce que ce n’est pas à nous de tout résoudre pour eux.
Parce que nos enfants ne sont pas à modeler.
Parce que certaines épreuves sont des choix d’âme.
Parce qu’on doit les traverser.
Même quand on comprend.
Même quand on sait.
Même quand on sent.
Alors, pendant quatre ans, j’ai avancé dans le noir.
Je me suis épuisée, mais je ne suis pas tombée.
Pourquoi ?
Parce que j’ai tenu sur autre chose.
Je me suis nourrie d’autre chose.
Là où mon corps aurait dû lâcher, mon alignement m’a tenue debout.
Là où mon énergie aurait dû s’effondrer, la connexion m’a nourrie.
C’est une chose que peu de gens comprennent.
Comment j’ai fait pour tenir ?
Comment on peut tenir, sans dormir, sans pause, sans répit ?
On peut.
On peut si on apprend à puiser ailleurs.
On peut si on apprend à capter, absorber, intégrer.
J’ai vécu dans un monde où l’énergie, l’amour et la confiance sont devenues mon carburant.

Je me suis laissée traverser, nourrir par ces énergies puissante.
C’est ça qui m’a permis de continuer à travailler.
C’est ça qui m’a permis de continuer à canaliser.
C’est ça qui m’a permis de ne pas sombrer.
Et puis, un jour, un médecin a enfin entendu.
Il a vu ce que je voyais depuis quatre ans.
Reflux gastro-œsophagien.
Un traitement.
Une nuit.
Et il a dormi.
Et il a mangé.
Du jour au lendemain.
Alors pourquoi ?
Pourquoi fallait-il passer par tout ça ? Pourquoi rien n'avait marché alors que c'était si simple.
Pourquoi tant de souffrance, tant d’épreuves, tant de nuits brisées ?
Parce que ça avait du sens.
Mon fils devait apprendre à habiter son corps.
Il devait comprendre ce qu’était l’ancrage, dans sa chair, dans sa réalité physique.
Il devait vivre l’expérience de ce monde, dans sa brutalité, pour apprendre à y trouver sa place.
Et moi… moi, j’ai appris.
J’ai appris que parfois, ce n’est pas parce qu’on voit qu’on peut tout changer.
Que ce n’est pas parce qu’on sait qu’on peut tout éviter.
Que l’important n’est pas toujours de résoudre, mais d’accompagner.
Et surtout, j’ai appris à avoir confiance.
Parce qu’à travers cette nuit sans fin, quelque chose se construisait.
Même si je ne le voyais pas.
Même si je ne le comprenais pas.
Aujourd’hui, mon fils dort.
Il apprend, il avance, il se reconstruit.
Son sommeil est encore fragile, mais il EST là.
Et moi, je regarde tout ce chemin parcouru et je comprends.
Tout avait un sens.
Pour lui.
Pour moi.
Pour nous.
Et aujourd’hui, je suis en gratitude infinie pour cela.
Pour l’autre côté, qui m’a permis de continuer.
Pour cette connexion, qui m’a prouvé que tout était juste, même dans la douleur.
Alors si vous traversez une tempête, si vous êtes dans une nuit sans fin, si vous doutez, rappelez-vous ceci :
Un jour, vous comprendrez.
Et ce jour-là, vous vous remercierez d’avoir tenu. Ayez confiance en vous
C’est pour vous dire qu’on ne peut pas tout comprendre tout de suite.
Même quand on ressent.
Même quand on sait.
Même quand on voit.
Parce que certaines épreuves sont là pour nous faire grandir.
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